samedi 26 avril 2008

Balade photo 5

Aujourd'hui, je vous présente quelques photos que j'ai prises il y a deux ans maintenant à l'occasion des joutes qui ont lieu dorénavant sur le petit bras de la Seine à Melun. À l'époque, j'habitais à côté et j'appréciais assez le spectacle. C'est sympa d'avoir pensé à organiser ce genre de jeu nautique.
Pour info, l'Ile-de-France est d'ailleurs une des régions où se pratiquent le plus de joutes nautiques. À la base, elles avaient surtout lieu sur la Marne mais certaines se sont développées sur la Seine, comme à Melun, ou dans les nombreux plans d'eau qui se sont créés dans notre région.
Deux joutes différentes : à rame, comme ici, ou à moteur. À Melun, on peut voir les deux. Perso, je préfère à rame, c'est plus sympa. La joute pratiquée à Melun est la joute parisienne, que l'on retrouve dans près de dix départements, de la Nièvre au Pas-de-Calais. C'est la seule joute a reconnaître des joutes féminines.
La barque est dirigée par un barreur, ou "patron". Les barques se croisent à droite.

Le jouteur, positionné sur le trinquet, doit envoyer son adversaire par dessus bord d'un coup de lance dans le plastron. Le choc peut parfois être violent et rare sont ceux qui réussissent à rester en position.
En tout cas, on voit bien comment les jouteurs s'amusent tout en étant trè
s sérieux. Et on se prend très vite au jeu à encourager telle ou telle équipe. C'est sympa aussi quand c'est des gosses.
Voici donc quelques équipages :



Et une petite vidéo (de très mauvaise qualité)



Si vous voulez en savoir plus sur la joute fluviale, vous pouvez aller voir ce site sur la joute melunaise : http://jouteur.melun.free.fr/

vendredi 25 avril 2008

Balade photo 4

Et maintenant, Laon.
Située sur un promontoire dominant la plaine d'Ile-de-France, Laon, dont l'origine du nom est la même que Lyon, se développe dès l'époque romaine avec l'aménagement d'un castrum fortifié. Saint Rémi élève la cité en évêché détaché de celui de Reims au VIe siècle. Dès le Xe siècle, le pouvoir royal s'ajoute à l'autorité épiscopale par la présence régulière des rois de France.
La physionomie de la cité carolingienne est quasiment inconnue. Le développement des faubours, situés en contrebas, s'étale, quant à lui de l'Antiquité au Xe siècle. La porte d'Arlon est ainsi l'accès du plus récent. En passant par ce quartier, nous nous engageons dans des rues sinueuses et étroites caractéristiques des cités médiévales.
En fait, en nous rendant à Lao
n, nous avons surtout visiter la Cité et la cathédrale. Cette partie de la ville renferme en effet un patrimoine médiéval et Renaissance très important et d'une qualité assez intéressante. Nous avons ainsi pu admirer de nombreux hôtels particuliers, ainsi que des habitations médiévales et, surtout, la cathédrale.
Au dessus des remparts nord de la ville, voici le palais de justice. Il occupe l'emplacement de l'ancien palais épiscopal. Les remparts de la ville haute sont réaménagés dès le XIe siècle. Laon est ainsi connue pour l'exceptionnelle conservation de ses fortifications dont le tracé est assez semblable à celui du XIVe siècle.
À côté du palais de justice se situe la cathédrale de Laon. Construite de 1150 à 1180, la cathédrale Notre-Dame de Laon domine l'ensemble du site. Elle servit de modèle à la cathédrale de Chartres et à Notre-Dame de Paris. La cathédrale actuelle est située à l'emplacement d'un sanctuaire, dédié à saint Sauveur et à la Vierge, consacré en présence de Charlemagne en 800.


Au XIe siècle, une nouvelle église y est élevée mais elle fut incendiée lors de l'insurrection communale contre l'évêque d'alors en 1112. C'est l'évêque Gautier de Mortagne qui entreprend la construction de l'édifice actuel qui s'échelonne de 1155 à 1235. La cathédrale fut consacrée entre 1235-1238. Au XIVe siècle, 27 chapelles furent construites ente les contreforts de l'église.
14 d'entre elles sont encore visibles aujourd'hui et se caractérisent par des clôtures de pierre datant de la Renaissance et de nette inspiration antique. Aujourd'hui, on peut y admirer les travaux de carreleurs et de sculpteurs.

Dans certaines de ces chapelles, nous pouvons admirer aussi des scuptures d'anges, mais aussi du Christ et de la Vierge, présentes au dessus d'un baptistère pour y accueillir le nouveau chrétien baptisé.

Au fond de la nef, nous pouvons observer aussi les restes de scuptures peintes représentant le Christ et des anges.
Le XVIIIe siècle voit se succéder une série d'évènements fâcheux pour la cathédrale : un tremblement de terre affaisse la flèche et, durant la Révolution, l'extérieur est très altéré. Si bien qu'au XIXe siècle, sa restauration est rendue indispensable. Malheureusement, l'ensemble de ses vitraux est détruit par l'explosion d'une poudrière, qui engendre aussi près de 500 morts.
Ses vitraux sont tout de même superbes et notons que la rose du portail, réalisée en 1180 par Pierre d'Arras, représente les sept arts libéraux. Autour de la philosophie, située au centre, gravitent, dans le sens des aiguilles d'une montre : la rhétorique, la grammaire, la dialectique, l'astronomie, l'arithmétique, la médecine, la géométrie et la musique.
Le portail sud représente le Jugement dernier.

Les vitraux de la nef sont également magnifiques.



L'entrée du choeur est fermée par un portail en fer forgé de style Louis XIV.
Des fonds baptismaux romans sont encore visibles dans le croisillon sud.


Dans le reste de la Cité, nous pouvons voir de nombreuses habitations médiévales et Renaissance. En voici quelques unes :
- l'ancien hôtel-de-ville et la porte de la cour de la Bouvelle










- une ruelle de type médiéval qui rappelle la présence d'
Abélard à Laon au XIIe siècle pour y recevoir l'enseignement d'Anselme de Laon, maître es théologie. D'ailleurs, Anselme est témoin de l'insurrection de 1112 contre l'évêque Gautier. Anselme n'intervient pas dans la révolte mais obtient une sépulture décente pour l'évêque et réussit à apaiser la colère des bourgeois de la cité. Ayant réalisé un cours d'exégèse sur une prophétie d'Ezéchiel, dont le succès auprès des nombreux élèves présents à Laon est immédiat, Abélard est réduit au silence par Anselme, influencé par deux opposants à Abélard, qui repart à Paris en 1114.

- une maison médiévale et la devanture ouvragée d'une cordonnerie.


Laon est donc aussi une ville qui vaut le détour. Si, comme moi, vous êtes féru de monuments, je ne peux que vous conseiller d'aller y faire un tour.

mercredi 23 avril 2008

Balade photo 3

Il y a quelques jours, j'ai eu le plaisir d'aller visiter Reims et Laon avec un pote qui m'a ainsi fait découvrir sa région. J'en ai bien entendu profité pour prendre quelques photos.

Reims.

Carte du centre ville de Reims
(les étoiles représentent les lieux des photos)

J'arrive à Reims en fin de matinée et me gare au parking de la place Drouet d'Erlon. Là, je tiens à préciser qu'il faut faire un peu attention parce que ce parking public n'accepte que les paiement par carte bancaire au niveau de la borne de sortie. Donc, faut prévoir....

La place d'Erlon occupe l'emplacement de l'ancienne place de la Couture dont l'existence est attestée dès le XIIe siècle. Alors située en dehors des rempars de Reims, elle est entourée de cultures, d'où son nom. C'est aussi à cet emplacement qu'avait lieu la Foire de Pâques. Au XIXe siècle, de nombreuses boutiques y sont créées pour y exposer les dernières nouveautés technologiques de l'époque. Comme dans beaucoup de ville de cette ampleur, la place d'Erlon étant centrale était aussi le lieu des exécutions, que ce soit par la torture, le bûcher ou la guillotine révolutionnaire.
Au centre de la place d'Erlon, admirons tout d'abord la fontaine Subé surmontée d'un ange doré. Le génie en bronze, enlevé par les Allemands, fut remplacé par une Victoire ailée en 1983. Suite au don de Alfred Subé, mort en 1899, la fontaine actuelle fut érigée en 1904 et inaugurée en 1906. Oeuvre de l'architecte André Narjoux, des sculpteurs Paul Gasq, Paul Auban et L. Baralis, et de l'ornemaniste Charles Wary, elle est agrémentée d'une victoire ailée dorée mais, surtout, se caractérise par les quatre sources symbolisant les quatre rivières du département de la Marne : la Marne, la Vesle, l'Aisne et la Suippe.
De là, nous avons emprunté le passage Talleyrand, galerie couverte d'une verrière à l'exemple de celles de Paris. Il s'agit aujourd'hui d'une galerie commerciale dont les boutiques occupent l'emplacement d'anciennes magasins d'artisans.
En empruntant ensuite la rue du cadran St Pierre, nous remarquons la façade d'une boutique plutôt sympa et en profitons pour prendre en photo la sculpture d'une photo de classe que j'ai trouvé assez marrante.
À la rue de l'Arbalète, nous admirons l'hôtel de la Salle, édifié partir de 1545. Incendié pendant la guerre 1914-1918, il fut restauré par le propriétaire d'alors. Cette maison fut celle de Jean-Baptise de la Salle, fondateur d'école pour garçons populaires, d'où la statue présente sur la façade de l'hôtel.
Mais, surtout, cette rue nous emmène à l'emplacement de l'ancien forum de la ville.
Reims est en effet une des villes les plus anciennes de France puisq
u'elle est mentionnée par César, sous le nom de Durocortorum, déformation du nom celtique de la ville, Durocorter. Les Rèmes s'allient aux Romains et les aident à battre les Belges. C'est d'ailleurs à Durocortorum qu'a lieu le concilium Galliae pour y juger la conjurations des Carnutes et des Sénons. Sous Auguste, Durocortorum devient la capitale de la province de Belgique de l'empire romain. La prospérité de la cité de l'époque est attestée par les nombreux vestiges antiques découverts dans la ville actuelle, encore aujourd'hui d'ailleurs puisque j'ai pu voir quelques fouilles pendant ma balade. Ces découvertes pourraient laisser penser que Durocortorum était la deuxième plus vaste de l'empire après Rome.
À la place du forum, on peut d'ailleurs voir les vestiges du cryptoportique. Au centre d'une activité commerciale importante, cet édifice, partiellement dégagé, permettait de stocker des denrées à l'abri de la lumière et de l'humidité, et s'intégrait au milieu d'édifices plus importants comme des temples, la basilique civile ou les thermes, situés à l'emplacement de l'actuelle cathedrale.
Mais ce n'est pas le seul édifice romain clairement visible dans la cité. Citons notamment l'arc de Mars datant du IIIe siècle. Il tient son nom de la proximité d'un temple consacré au dieu Mars. Il est le plus long de tout l'empire romain avec ses 33 mètres de long et 13 mètres de haut. Il se caractérise surtout par la présence dans ses frises d'une représentation d'une moissonneuse gauloise.
De la place du Forum, nous accédons à la Place Royale. Réalisée de 1757 à 1912, la Place Royale est caractérisée par la statue de Louis XV située en son centre. La statue d'origine a été abattue à la Révolution. Celle que nous pouvons admirer aujourd'hui est l'oeuvre du sculpteur Cartellier et date de 1818. Vêtu en empereur romain, le roi étend un bras pacifique au-dessus des allégories de la féclitié du peuple et du bon gouvernement. Cette place a surtout connu un évènement majeur pour la royauté française. En effet, c'est sur le piédestal de cette statue que Philippe Rühl brisa, le 7 octobre 1793, la sainte ampoule contenant le saint chrême qui était utilisé pour l'onction des rois de France depuis Clovis. On peut dire qu'à partir de ce moment, la royauté française perd définitivement son caractère divin.
De la place Royale, nous arrivons derrière la cathédrale de Reims. La cathédrale actuelle occupe l'emplacement d'une première cathédrale, érigée au Ve siècle à l'emplacement de thermes gallo-romains par l'évêque saint Nicaise, et qui vit le baptême de Clovis en 496 par saint Rémi. Le fils de Charlemagne, Louis Ier le Pieux s'y fait sacrer empereur en 816. Mais c'est Henri Ier qui est le premier roi de France à s'y faire sacrer. Il fait ainsi de la cathédrale de Reims le lieu de sacre des rois de France. Tous les souverains français, à l'exception de Louis VI le Gros, sacré à Orléans, de Henri IV, sacré à Chartres, et de Louis XVIII, qui ne fut pas sacré, furent tous sacrés à la cathédrale de Reims. Ce sont les évêques de Laon qui portaient l'ampoule pendant le sacre.
La construction de la cathédrale actuelle est décidée par l'archevêque de Reims Aubry de Humbert en 1211 suite à l'incendie de la cathédrale carolingienne l'année précédente. Elle fut ainsi érigée de 1211 à 1275 sous la direction des architectes Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons. Détruite durant la première guerre mondiale, elle fut restaurée par l'architecte en chef des monuments historiques, Henri Deneux, natif de Reims, sous le mécénat de la famille Rockfeller. Ainsi, depuis 1919, la cathédrale est-elle en chantier. Ornée de près de 2303 statues, la cathédrale de Reims est ainsi, après celle de Chartres, la cathédrale comptant le statuaire le plus important.
Si l'extérieur est magnifique, l'intérieur de la
cathédrale est tout bonnement magnifique. Ses vitraux sont superbes, ainsi que son ornementation.
Comme pour Notre-Dame, voici un petit panel des photos que j'ai prises de la cathédrale.
Les vitraux :



Le mobilier, la statuaire :




En sortant de la cathédrale, on peut aussi admirer une belle statue de Jeanne d'Arc. Précisons que c'est là qu'elle amena Charles VII pour se faire sacrer. Cette statue a été réalisée par le sculpteur Paul Dubois. Offerte à la ville de Reims en 1896, elle était située à l'origine sur le parvis de la cathédrale, lui tournant le dos comme sortant après le sacre de Charles VII.
De là, nous regagnons la place d'Erlon en passant à côté du passage St-Jacques et de l'église éponyme. Après la cathédrale, elle est la plus ancienne de Reims puisqu'elle date, elle aussi, du XIIe siècle.
La journée n'étant pas encore finie, après ce tour dans Reims, nous nous sommes rendus à Laon.

À SUIVRE.....