vendredi 25 avril 2008

Balade photo 4

Et maintenant, Laon.
Située sur un promontoire dominant la plaine d'Ile-de-France, Laon, dont l'origine du nom est la même que Lyon, se développe dès l'époque romaine avec l'aménagement d'un castrum fortifié. Saint Rémi élève la cité en évêché détaché de celui de Reims au VIe siècle. Dès le Xe siècle, le pouvoir royal s'ajoute à l'autorité épiscopale par la présence régulière des rois de France.
La physionomie de la cité carolingienne est quasiment inconnue. Le développement des faubours, situés en contrebas, s'étale, quant à lui de l'Antiquité au Xe siècle. La porte d'Arlon est ainsi l'accès du plus récent. En passant par ce quartier, nous nous engageons dans des rues sinueuses et étroites caractéristiques des cités médiévales.
En fait, en nous rendant à Lao
n, nous avons surtout visiter la Cité et la cathédrale. Cette partie de la ville renferme en effet un patrimoine médiéval et Renaissance très important et d'une qualité assez intéressante. Nous avons ainsi pu admirer de nombreux hôtels particuliers, ainsi que des habitations médiévales et, surtout, la cathédrale.
Au dessus des remparts nord de la ville, voici le palais de justice. Il occupe l'emplacement de l'ancien palais épiscopal. Les remparts de la ville haute sont réaménagés dès le XIe siècle. Laon est ainsi connue pour l'exceptionnelle conservation de ses fortifications dont le tracé est assez semblable à celui du XIVe siècle.
À côté du palais de justice se situe la cathédrale de Laon. Construite de 1150 à 1180, la cathédrale Notre-Dame de Laon domine l'ensemble du site. Elle servit de modèle à la cathédrale de Chartres et à Notre-Dame de Paris. La cathédrale actuelle est située à l'emplacement d'un sanctuaire, dédié à saint Sauveur et à la Vierge, consacré en présence de Charlemagne en 800.


Au XIe siècle, une nouvelle église y est élevée mais elle fut incendiée lors de l'insurrection communale contre l'évêque d'alors en 1112. C'est l'évêque Gautier de Mortagne qui entreprend la construction de l'édifice actuel qui s'échelonne de 1155 à 1235. La cathédrale fut consacrée entre 1235-1238. Au XIVe siècle, 27 chapelles furent construites ente les contreforts de l'église.
14 d'entre elles sont encore visibles aujourd'hui et se caractérisent par des clôtures de pierre datant de la Renaissance et de nette inspiration antique. Aujourd'hui, on peut y admirer les travaux de carreleurs et de sculpteurs.

Dans certaines de ces chapelles, nous pouvons admirer aussi des scuptures d'anges, mais aussi du Christ et de la Vierge, présentes au dessus d'un baptistère pour y accueillir le nouveau chrétien baptisé.

Au fond de la nef, nous pouvons observer aussi les restes de scuptures peintes représentant le Christ et des anges.
Le XVIIIe siècle voit se succéder une série d'évènements fâcheux pour la cathédrale : un tremblement de terre affaisse la flèche et, durant la Révolution, l'extérieur est très altéré. Si bien qu'au XIXe siècle, sa restauration est rendue indispensable. Malheureusement, l'ensemble de ses vitraux est détruit par l'explosion d'une poudrière, qui engendre aussi près de 500 morts.
Ses vitraux sont tout de même superbes et notons que la rose du portail, réalisée en 1180 par Pierre d'Arras, représente les sept arts libéraux. Autour de la philosophie, située au centre, gravitent, dans le sens des aiguilles d'une montre : la rhétorique, la grammaire, la dialectique, l'astronomie, l'arithmétique, la médecine, la géométrie et la musique.
Le portail sud représente le Jugement dernier.

Les vitraux de la nef sont également magnifiques.



L'entrée du choeur est fermée par un portail en fer forgé de style Louis XIV.
Des fonds baptismaux romans sont encore visibles dans le croisillon sud.


Dans le reste de la Cité, nous pouvons voir de nombreuses habitations médiévales et Renaissance. En voici quelques unes :
- l'ancien hôtel-de-ville et la porte de la cour de la Bouvelle










- une ruelle de type médiéval qui rappelle la présence d'
Abélard à Laon au XIIe siècle pour y recevoir l'enseignement d'Anselme de Laon, maître es théologie. D'ailleurs, Anselme est témoin de l'insurrection de 1112 contre l'évêque Gautier. Anselme n'intervient pas dans la révolte mais obtient une sépulture décente pour l'évêque et réussit à apaiser la colère des bourgeois de la cité. Ayant réalisé un cours d'exégèse sur une prophétie d'Ezéchiel, dont le succès auprès des nombreux élèves présents à Laon est immédiat, Abélard est réduit au silence par Anselme, influencé par deux opposants à Abélard, qui repart à Paris en 1114.

- une maison médiévale et la devanture ouvragée d'une cordonnerie.


Laon est donc aussi une ville qui vaut le détour. Si, comme moi, vous êtes féru de monuments, je ne peux que vous conseiller d'aller y faire un tour.