samedi 19 avril 2008

Balade photo 2

Suite de mes pérégrinations à Paris : de Beaubourg à Notre-Dame.

Du Centre Pompidou, où je ne me suis pas attardé, traversons la rue du Renard pour regagner la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie par la rue Saint-Merri.
La rue Sainte-Croix de la Bretonnerie est une des plus anciennes rues du Marais puisqu'elle a été percée au XIIIe siècle. Au XIVe siècle, le prieuré de la Sainte-Croix s'y installe, pour être à l'abri des fortifications, et donne ainsi son nom à la rue. Il y reste jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Le prieuré sera démoli à la Révolution. Il occupait l'emplacement du square Sainte-Croix de la Bretonnerie. Cette rue se caractérise par la présence de plusieurs vestiges médiévaux et modernes, comme l'angle qu'elle forme avec la rue du Temple ou celui avec la rue du Bourg-Tibourg présenté dans l'article précédent.
En prenant la rue du Temple, nous regagnons la rue de la Verrerie où nous admirons la nouvelle façade végétale du magasin BHV homme. Elle a été réalisée par Patrick Blanc, celui-là même qui a fait celle du musée du Quai Branly et d'Avignon. Celle du BHV homme compte près de 177 espèces végétales différentes.
La rue de la verrerie nous fait passer les rues des archives, dont le tracé emprunte celui de rues médiévales très anciennes, de Moussy, la place du Bourg-Tibourg et la rue Vieille du Temple que nous décidons d'emprunter pour traverser la rue de Rivoli, d'où nous pouvons apercevoir la Tour Saint-Jacques, érigée au XVIe siècle par l'architecte Jehan de Félin, passer derrière la mairie du IVe arrondissement et ainsi arriver à la rue François-Miron, où nous pouvons voir deux maisons des XIVe et XVe siècles parfaitement bien conservées. Cette rue emprunte le tracé de la voie romaine qui menait de Lutèce à Sens, tracé prolongé par la rue Saint-Antoine et la rue de Charenton.
En continuant par la rue du Pont Louis-Philippe, nous accédons à la zone piétonne de l'église Saint-Gervais - Saint-Protais. À l'angle de la rue des Barres et de la rue du Grenier sur l'eau, nous pouvons apercevoir une maison à pignons. En empruntant la rue de l'Hôtel-de-ville, nous passons devant la bâtisse qui abrite l'Association Ouvrière des compagnons du devoir du tour de France. Le fait qu'elle soit ainsi penchée vers l'arrière caractérise son ancienneté. Tout ce quartier, prospère au Moyen-Âge, vivait de la présence de moulins sur l'eau, d'où le nom de la rue des Barres notamment.
L'église Saint-Gervais - Saint-Protais est construite à l'emplacement d'une ancienne basilique du IVe siècle et fait ainsi de cette paroisse la plus ancienne de la rive droite de Paris. La construction de l'église actuelle commence en 1494 et va s'échelonner sur près de 150 ans. Même si l'église est gothiques, sa façade créée en 1621 par les architectes Salomon de Brosse et Clément Métezeau est nettemant classique. Mais l'église Saint-Gervais - Saint-Protais est surtout connue pour avoir abrité une dynastie de musiciens, les Couperin. D'ailleurs, encore aujourd'hui, l'orgue sur lequel a joué François Couperin y est présent.
Par la place Saint-Gervais et la rue Lobau, nous passons derrière l'Hôtel de Ville de Paris et accédons ainsi au quai de l'Hôtel de ville d'où nous pouvons admirer la cloche située à l'angle de la rue de Brosse, ainsi qu'une très belle fenêtre médiévale située à l'angle de la rue de l'Hôtel-de-ville. De là, nous empruntons le pont Louis-Philippe, d'où nous voyons le pont Marie, pour gagner l'île Saint-Louis. Louis-Philippe pose la première pierre du premier pont à cet emplacement en 1833 pour fêter son accession au trône. Construit par Marc Séguin et ses frères, il est incendié pendant la Révolution de 1848, et remplacé par le pont actuel, d'une longueur de 100 m et large de 15.20 m, construit par les ingénieurs Edmond-Jules Romany et Jules Savarin de 1860 à 1862, date de son inauguration. Le Pont Marie, lui, a été construit au XVIIe siècle par l'ingénieur Christophe Marie, ce qui fait de lui un des plus vieux ponts de Paris. Ouvert à la circulation en 1635, il est alors surmonté par des habitations, comme la plupart des ponts de l'époque. Mais la crue de 1658 qui emporte ses deux arches et les vingt maisons qui les surplombent fait qu'il sera remplacé à al fin du XVIIe siècle par un pont de pierre voulu par Colbert. Ce pont se caractérise par le fait que ses cinq arches sont différentes.
Faisons le tour de l'île Saint-Louis. Cette île a en fait été créée au XVIIe siècle par l'ingénieur Marie qui urbanise les îles aux Vaches et Notre-Dame. A ce moment, artisans et marchands s'installent au centre de l'île alors que de très beaux hôtels particuliers se construisent sur les quais. En empruntant les quais, nous admirons les escaliers de pierre et marchons au ras du fleuve, au point que nous ne pouvons pas faire tout le tour puisque des parties des berges sont inondées après les crues de l'hiver. En regagnant les quais, nous pouvons remarquer les magnifiques linteaux de porte des hôtels particuliers ainsi que quelques fenêtres ouvragées et des portes magnifiques.
En empruntant les quais d'Orléans et de Béthune, on arrive à la pointe sud de l'île à laquelle on accède par le square Barye. Pour la petite anecdote, quand je me promenais, s'est élevée une musique de cornemuse. En effet, à la pointe, caché entre deux arbres, il y a avait un joueur de cornemuse. Sympa.
On retourne alors au pont Louis-philippe par les quais d'Anjou et de Bourbon. À l'entrée du quai d'Anjou, par la rue Saint-Louis en l'île, on aperçoit le clocher et l'horloge de l'église Saint-Louis en l'île et, sur les quais, nous flânons en lisant toutes les plaques indiquant l'origine des hôtels particuliers et les personnes célèbres qui y ont vécu. Du quai d'Anjou, on aperçoit, sur la rive opposé, l'Hôtel de Sens, ancienne demeure des archevêques de Sens qui venaient à Paris, alors évêché dépendant de Sens. La Reine Margot y séjourna après son mariage avec Henri IV mais dut quitter l'hôtel tant sa conduite y était libertine.
Par la rue Joachim du Bellay et le Pont Saint-Louis, nous atteignons l'île de la Cité. C'est à ce moment que j'ai reçu un coup de fil sur mon portable qui m'a fait bondir le coeur.... mais c'est une autre histoire. lol
Bref, j'arrive square Jean XXIII. Né en 1881 près de Bergame dans une famille modeste, Angelo Giuseppe Roncali entre au séminaire à l'âge de douze ans et suit un cursus ecclésiastique classique. Il est ordonné prêtre en 1904, aumônier militaire pendant la Première guerre mondiale. Il entre dans la Curie romaine en 1921 et est promu évêque en Bulgarie en 1925, puis en Turquie, pendant la Seconde guerre mondiale, ce qui lui permettra de sauver des victimes des nazis. Nommé nonce apostolique à Paris de 1945 à 1953, il permettra de régler la question des évêques proches du régime de Vichy. En 1953, il devient patriarche de Venise puis cardinal. Il est élu pape sous le nom de Jean XXIII en 1958. En 1959, il convoque le deuxième concile du Vatican qui s'ouvre en 1962. Ce concile se caractérise par une demande d'ouverture des Chrétiens sur les croyants en d'autres fois. Jean XXIII s'éteint en juin 1963 des suites d'un cancer. Jean XXIII donna donc son nom au square créé en 1848 à l'emplacement de maisons du cloître Notre-Dame et de l'église Saint-Denis du Pas. On peut admirer en son centre la fontaine de la Vierge, oeuvre néo-gothique due à l'architecte Vigoureux et au sculpteur Merlieux.
En empruntant ensuite le quai aux Fleurs, nous descendons les quelques marches qui conduisent à la rue des Ursins qui présente de nombreuses caractéristiques médiévales et où se trouve un séminaire. La rue des Ursins est en effet située en contrebas du quai au fleur aux fleurs. Son niveau correspond à celui des quais médiévaux. Face à une fontaine à têtes de lions se situe un très bel hôtel particulier médiéval Renaissance restauré par l'architecte Fernand Pouillon.
La rue des Ursins donne sur la rue de la Colombe en travers de laquelle on peut remarquer le tracé des fortifications antiques de la Cité. Notons aussi la présence de la sculpture de deux colombes s'embrassant sur le linteau d'une porte. En rejoignant le quai aux fleurs, on tourne sur la gauche par la rue d'Arcole, qui longe l'Hôtel-Dieu pour arriver à Notre-Dame.
Je ne vais pas ici retracer l'histoire de la cathé
drale mais seulement dire qu'elle a été édifiée à partir du XIIe siècle à l'emplacement d'une cathédrale précédente dédiée à Saint-Etienne, elle-même située vraisemblablement à la place d'un temple païen. Les travaux se déroulent du XIIe au XIVe siècles. Les XVIe et, surtout, XVIIe siècles voient certains réaménagements et restauration. Mais, c'est surtout au XIXe siècle que Viollet le Duc restaure la cathédrale.
Je vous laisse admirer les quelques clichés de statues et vitraux que j'ai pris pendant ma visite.

Les deux rosaces













Les vitraux du déambulatoire






Voici les éléments de la frise qui expliquait l'Evangile aux croyants lors de la construction de Notre-Dame. N'oubliez pas que la plupart ne savaient pas lire. Cette frise leur permettait de comprendre ce qu'on leur racontait alors.


Je ne peux que vous inviter à aller visiter cet endroit merveilleux. Moi, en tout cas, j'en sors serein à chaque fois.


A la prochaine, pour une autre balade photo !!!!


Bises
Khyryan