samedi 27 septembre 2008

Sur le chemin de Vaux-le-Vicomte

Peu de gens le savent, mais on peut se rendre à Vaux-le-Vicomte très facilement, à pied, en un peu plus d'une heure, par des chemins de randonnée à travers champs et forêts au départ de Melun.
Pour cela, il suffit de suivre l'Anceuil, rivière qui se jette dans la Seine sous le nom d'Almont. Oui, elle change de nom du moment qu'elle entre dans la ville. Allez savoir pourquoi. J'ai pas trouvé la raison. Peut-être la similitude entre Melun et ses coteaux et Rome, ses collines et sa rivière Almo. Mais ce n'est qu'une hypothèse de ma part.
Bref, on peut se rendre à Vaux-le-Vicomte par des chemins détournés. En fait, en suivantl, en partie, la route de l'époque qui est aujourd'hui devenue un chemin. D'ailleurs si on regarde bien, on peut voir saillir, ça et là, des pavages sous la terre battue du chemin.
Le début de ma balade ne correspond en rien à ce tracé mais emprunte un chemin qui passe à travers champs et qui rejoint Melun à Maincy. Bien agréable comme chemin. Tellement emprunté d'ailleurs qu'il est en très bon état. Et par ce beau soleil, c'était bien sympa. Là, on arrive à Maincy, village situé derrière Vaux-le-Vicomte, né de la construction du château d'ailleurs. Pour info, à la place du château de Vaux-le-Vicomte, il y avait trois hameaux dont les habitants ont été expropriés manu militari. Ils se sont rassemblés alors dans les actuels villages de Maincy et Moisenay qui sont situés de part et d'autre de Vaux. Si beaucoup de personnels du château vivaient à Melun, la majorité venait quand même de Maincy et de Moisenay.
Le chemin donne devant, ou sur le côté selon la branche du chemin qu'on prend, du cimetière de Maincy. Là, prenons le chemin qui longe le cimetière sur la droite et empruntons le chemin qui part derrière par la gauche. On arrive alors sur les berges de l'Anceuil que l'on peut traverser par un petit pont de pierre qui ne peut être emprunté que par une personne à la fois. D'ailleurs, mon chien a hésité pour le franchir. Il ne s'y est engagé que derrière moi. Vachement courageux le clebs quand même ! mdr
Une fois franchi ce petit pont de l'époque, prenons à gauche. A travers la forêt, en longeant la rivière, dont on admire les méandres et les petites cascades, en faisant fuir les poules d'eau, on arrive, au bout d'un moment certain derrière l'extrémité du canal du parc du château, nourri en fait par les eaux de l'Anceuil.




On aperçoit donc un peu le parc du château. Pour s'y rendre, il faut alors longer le mur du domaine et ainsi accéder à l'entrée. Bon, moi, je l'ai pas fait. Je suis rentré.
Sauf que j'ai pas emprunté le fameux petit pont mais que j'ai continué mon chemin. Surtout pour pouvoir prendre en photo ce pont de pierre à quatre arches qui enjambe la rivière. Mignon, non ?


Ensuite, j'ai repris le chemin à travers bois pour revenir le long du champ... au bord duquel mon chien m'a chopé un lapin ! Mais quel couillon celui-là ! N'empêche que c'est un bon chasseur mon pti Léonard. Pour info, c'est un york. Il avait plaqué le lapin sous sa patte et attendait bien sagement que je vienne le chercher. La pauvre bête, toute maigrichonne en plus. Je l'ai laissé repartir. Mon chien était tout penaud de voir sa proie se sauver. J'étais mort de rire !
Bref, une petite balade de plus de deux heures bien sympathoche qui m'a permis de me vider un peu l'esprit après les mauvais miasmes que j'ai subis ces derniers jours.



jeudi 25 septembre 2008

dimanche 21 septembre 2008

La Collégiale de Champeaux

Profitant du beau temps et des Journées européennes du patrimoine, j'ai visité aujourd'hui la Collégiale de Champeaux, village de 800 habitants situé à une dizaine de kilomètres de Melun.
La première mention de Champeaux remonte au VIIe siècle avec le testament de Sainte Fare qui fonde un monastère à quelques kilomètres de là, à l'emplacement de ce qui est aujourd'hui Faremoutiers, littéralement le "monastère de Fare". Les moniales resteront plusieurs siècles sur place mais seront remplacés par un chapitre collégial de chanoines. Leur nombre oscille entre 12 et 25 selon la période.
La construction de la Collégiale actuelle commence au XIIe siècle et s'achèvera au XIVe siècle, en fonction des finances disponibles. C'est pourquoi elle présente à la fois un style architectural roman et une architecture gothique. Mais les décorations intérieures remontent pour certaines au XIXe siècle puisque la Collégiale a bénéficié des réaménagements de Violet-le-Duc et de ses acolytes !
Le Collège va rayonner sur toute la France puisque Guillaume de Champeaux, né au XIIe siècle, enseignera à Paris, notamment auprès d'Abélard.

Les chanoines étant seigneurs de Champeaux, la Collégiale joue le rôle normalement dévolu au château et au donjon. Elle doit donc permettre de protéger la population. C'est pourquoi elle présente des aspect fortifiés, avec chemin de ronde (reconstruit en briques au XIXe siècle) et meurtrières. D'ailleurs, les troupes de Condé ont campé dans cette collégiale lorsqu'elles ravagèrent la région au XVIIe siècle. Si la Collégiale a subi de nombreux dommages lors de la Révolution, des vitraux et autres objets ont été détruits par les soldats de Condé. C'est d'ailleurs ce qui pose problème pour reconstituer l'histoire de cette collégiale qui a subi de nombreuses pertes et destructions au fil de son histoire.

Le transept, première partie de l'édifice a avoir été construite, de 1160 à 1180, représente le cœur de l'église, avec les sièges réservés aux chanoines pour leurs offices. Sur chacun d'entre eux a été sculpté une miséricorde qui correspond à un proverbe ou à la vie de Job, pour ceux constituant le second rang de la partie gauche. Œuvre d'un atelier parisien, ils présentent un véritable témoignage culturel de la fin du Moyen-Âge par les symboles représentés, par exemple Diane chasseresse qui, malgré sa nudité, représenté la chasteté des chanoines, et qui choqua l'évêque de Paris en visite à la Collégiale à la veille de la Révolution. Les sculptures furent alors recouvertes d'une épaisse couche de peinture qui ne fut retirée qu'il y a une soixantaine d'années.
Le fronton présente des garnitures avec des pentacles représentant l'esprit sain ainsi que les instruments de la Passion.
Sur le côté nord du transept, l'ancien retable déplacé dans les années soixante par le curé de l'époque parce qu'il gênait la vue du chevet. Heureuse initiative même s'il n'avait pas le droit de le faire. Ce retable, entièrement en bois, créé au XVIIe siècle représente un Christ vivant en croix, avec, à ses pieds Marie-Madeleine en prière. De part et d'autre, à gauche, saint Martin, saint patron de la Collégiale, et sainte Far, à droite (non photographiés), que l'on retrouve sur les colonnes entre le transept et la nef.


Quarante après le transept, la nef est achevée (fallait pas être pressé....). Comme la cathédrale de Sens, dont dépendait la Collégiale puisque, comme toute la région, elle était sous la tutelle de l'archevêché de Sens (et non de Paris qui n'était qu'un évêché), la nef présente une succession de colonnes simples, plus épaisses, et géminées, plus légères. Cette succession permet un allègement de la charge sur les piles sur lesquelles reposent des voutes à six pans.
Les croix d'ogive sont d'ailleurs assez belles, surtout celles du chœur.



Le chœur est achevé vers 1260-1280. soit un siècle a
près le transept.
Le chœur était réservé aux chanoines et, donc, fermé par de hauts murs et des grilles de bois garantissant aux religieux la quiétude nécessaire à leur méditation. Aujourd'hui, on voit un mur rabaissé au XVIIIe siècle, sans doute peint à l'époque mais blanc aujourd'hui.
Le chœur donne sur le chevet, achevé entre 1305 et 1315. Il semble d'ailleurs que le chœur ait été rouvert pour permettre l'achèvement de l'édifice et la construction du chevet.

Par les galeries latérales, on peut admirer de magnifiques vitraux qui présentent diverses scènes des évangiles mais aussi de la vie de Marie (sa naissance, sa présentation au temple et ses fiançailles avec Joseph). La plupart des vitraux représentent d'ailleurs des scènes des évangiles apocryphes, comme la présentation de Jésus aux rois mages, voire de mystères médiévaux.

Remarquables aussi, les peintures, malheureusement terriblement abimées, représentant la vie de Jésus, visibles sur les côtés du transept.
Ces galeries permettent de
se rendre au chevet dans lequel ont été regroupées les stèles funéraires les plus remarquables du site. Pour la plupart, elles concernent des religieux de la Collégiale, mais une, reléguée un peu à l'écart, est celle d'une famille : une veuve, son fils et son mari, sans doute mort en Croisade, et sa petite fille, décédée avant elle.
A remarquer aussi dans le chevet, deux "éviers", un en forme de conque, l'autre trapézoïdale. Le premier servait en effet d'évier, le second servait à vider les instruments liturgiques des eaux bénites qu'ils contenaient. C'est d'ailleurs pourquoi ce second évier se vide directement dans le mur de l'édifice et non à l'extérieur afin que l'eau sacrée reste dans l'enceinte de l'église.

En bref, je ne peux que vous recommander de visiter magnifique édifice, qui est, en plus sur la route de Vaux-le-Vicomte, de Blandy-les-Tours et de Provins.
Pour en savoir plus sur cette collégiale, rendez-vous sur le site suivant :
www.collegialedechampeaux.com.

Et merci au guide conférencier
sans lequel je n'aurais jamais su ce que je viens d'écrire.

vendredi 19 septembre 2008

Mon séjour à la Martinique : de la route de la Trace à St Pierre puis les plages de Sainte-Anne.

Dimanche, pour ma dernière journée sur place, balade de Sainte-Anne à Saint-Pierre par la route de la Trace puis les plages de Sainte-Anne.
Premièrement, cadre superbe.
Deuxièmement, route tellement sinueuse que même quand on conduit, on est au bord de la nausée... beurk...

Après la route jusqu'à Fort-de-France, direction le jardin de Ba
lata.

Là, c'est superbe ! Le jardin de Balata a été réalisé en 1989. Bien qu'il ait été dévasté par le dernier cyclone qui a touché la Martinique, il a été entièrement restauré. Y sont regroupées diverses plantes tropicales, de l'orchidée au palm
iers géants en passant par les fleurs de lotus. Bien que l'atmosphère y soit saturée d'humidité et qu'il y fasse très très très très très très chaud (oui, je sais, ça fait beaucoup de très mais il y fait vraiment très très très très très très chaud....), le cadre est superbe.

Ensuite, la route d
es Traces... Comme les autres, sinueuse, pentue, très très pentue, voire limite nécessaire d'avoir une crémaillère pour monter certaines pentes... Bref, nauséeuse.... En passant par Morne-Rouge, on redescend jusqu'à Saint-Pierre.
Fondée au XVIIe siècle, Saint-Pierre se développe en fonction des parcelles conquises par les colons. Le terrain est tellement rai
de que les trottoirs sont remplacés par des escaliers (c'est toujours le cas d'ailleurs). Durant le XVIIIe siècle, Saint-Pierre devient le centre économique de l'île. Elle bénéficie de l'eau courante, de l'électricité, d'un tramway hyppomobile. La bourse du commerce y a son siège ainsi que la plupart des journaux martiniquais. La société aristocratique de l'île y cotoie anciens esclaves et métis. Seulement la révolution industrielle du XIXe siècle va sonner le glas de la ville. Et c'est une cité en déclin que l'éruption de la Montagne Pelée de 1902 rase complètement.
Bien que des signes avant-coureurs de l'éruption semblent avoir eu lieu depuis 1889, les Pierrotins n'en tiennent pas compte. Du 23 avril 1902 au 25, la montagne gronde, crache des cendres. Le 2 mai, un nuage de cendres couvre le village du Prêcheur, situé au nord de Saint-Pierre, et des cendres commencent à s'accumuler dan
s la ville. Le 3 mai, les animaux fuient. 50 habitants de Saint-Pierre seront tués par les serpents fer-de-lance. Le 5 mai, les oiseaux tombent raides morts. La rivière blanche entre en crue et un flot de 50 m de haut et de 100 m de large dévalant son lit à 160 km/h détruit tout sur son passage et vide l'eau du cratère qui empêchait le magma de surgir. La catastrophe a lieu les 6 et 7 mai. Tremblement de terre qui détruit les communication, nuées ardentes, raz de marée, vont ravager la partie nord de l'île et détruire complètement Saint-Pierre où périront près de 28000 personnes. Deux survivants seulement : un prisonnier, Auguste Cyparis, et le cordonnier, Léon Compère.


Il faut attendre 1923 pour que des personnes décident de se réinstaller dans les ruines. Aujourd'hui, Saint-Pierre est donc une petite bourgade de 5000 habitants où les nouvelles constructions sont voisines des ruines et des vestiges de la catastrophe.
D'ailleurs, par certains côtés, Saint-Pierre peut rappeler Pompéi... même s'il y a encore un gros effort à faire pour développer ce potentiel touristique. Les ruines du théâtre et de la caserne de Cyparis sont quand même impressionnantes. Franchem
ent, Saint-Pierre vaut le détour, notamment parce que c'est aussi une jolie petite bourgade avec un bord de plage aménagé sur lequel il fait bon se promener. C'est très romantique et regrettais franchement de pas y être avec mon coeur... snif snif snif

Comme il nous restait pas mal de temps, retour à
Sainte-Anne par la route des bords de mer en passant par le Carbet, là où Christophe Colomb a posé le pied sur l'île et où les premiers Français se sont installés en harmonie avec les indiens locaux.

Après une bonne douche et une petite pause, direction les plages des Salines. Tout simplement superbe ! Des images de carte postale en grandeur nature. Jugez par vous-même par ce diaporama.


Et lundi, direction l'aéroport et retour au bercail. Vol crevant et ce n'était pas du au nom de l'avion. lol