mardi 16 septembre 2008

Imogène


Oui, je sais, normalement, je devrais faire un premier article sur mon séjour à la Martinique. Mais mon retour a été terni par une mauvaise nouvelle qui m'attendait chez mon père : ma petite chienne Imogène n'est plus. Aussi, je consacrerai cet article à sa mémoire.
Entre Imogène et moi, ce fut ce que l'on peut appeler une belle histoire d'amitié entre un chien et son maître.
Imogène est entrée dans ma vie en février 1993. En fait, c'était notre cadeau de Noël à tous mais comme elle était encore
trop petite, parce que née le 22 novembre 1992, pour qu'on l'ait à Noël, ben, elle est arrivée chez nous deux mois et demi après sa naissance. Elle était le fruit du croisement d'une yorkshire et d'un pinscher nain, ce qui fait qu'elle ressemblait assez à un teckel à poil long. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un jour qu'elle était la parfaite réplique en miniature d'un terrier australien ! Sauf que celui que j'avais vu était grand comme un colley....
En fait, nous avions pris Imogène parce qu'à l'époque, nous avions un caniche, Ursul (oui, nos chiens ont toujours eu des prénoms marrants), qui arrivait à la fin de sa vie et nous ne voulions pas qu'il la finisse seul... Ben, l'arrivée d'Imogène l'a rabiboché pour quatre ans ce couillon !!!

C'est par le biais d'une amie que nous l'avons eue. Je me rappelle que ce jour là, j'étais si impatient que j'en parlais à tous mes copains du lycée. Je crois me souvenir que je ne suis jamais rentré aussi rapidement du lycée. mdr
Elles n'étaient pas encore arrivées quand je suis rentré.
Quand notre amie nous a amené cette petite choupett
e qui tenait dans la main, elle n'a voulu aller avec personne, si ce n'est moi. Elle m'a choisi, tout simplement. Et dès cet instant, une grande histoire d'amour a commencé. Nous ne nous sommes plus quittés pendant seize ans.


Pourquoi l'avoir appelée Imogène ? Elle est née l'année des I, et je ne voulais pas lui donner un nom commun, comme celui d'une déesse quelconque. À l'époque, la série "Imogène", avec Dominique Lavanant, passait à la télé et j'en étais dingue. Alors j'ai baptisé ma choupette Imogène... alors qu'elle n'avait rien de Breton vu qu'elle était Parisienne.

Elle me suivait partout. Elle ne dormait que sur moi et avec moi. Jusqu'à ce que je parte à l'armée, nous avions un petit rituel, celui du "dodo", le soir. Il fallait que je l'attrape pour aller se coucher et elle faisait semblant de m'attaquer pour finalement venir se blottir dans mes bras et s'endormir. Mon absence de dix mois a cassé cette petite complicité.
Quand elle était bébé, je lui avais même acheté une petite casquette pour chiot afin de la protéger du soleil. Elle dormait sur ma tablette quand je prenais le tgv pour descendre tous les étés à Narbonne. Il lui arrivait de dormir sur mes genoux quand je faisais mes devoirs, mon boulot pendant mes études, que je tapais mon mémoire de maîtrise et même dernièrement, que j'ai tapé certains articles que vous avez pu lire ici. Bref, nous avions fusionné.

Pendant seize ans, de son regard de biche, de son coup de patte tout doux, de ses câlins, qui me manqueront tant, elle savait me réconforter. Elle m'a encouragé quand ça n'allait pas. C'est pour elle que j'ai continué. C'est en grande partie grâce à elle si je suis encore là aujourd'hui.
Je me suis battu pour elle aussi. Quand je suis parti de chez mes parents, je l'ai prise avec moi, sans aucune discussion possible, avec Léonard et leur fille Noisette d'ailleurs aussi. Quant il a fallu la faire opérer durant l'été 2003 de tumeurs aux mamelles. On lui a enlevé toute la chaîne mammaire gauche... pour rien vu qu'elle a eu de nouveaux kystes sur tout le reste de son corps peu de temps après. Je me souviens que cette intervention avait été très rude pour elle. Quand je l'ai déposée à 9h chez le véto, je lui ai demandé quand je pouvais venir la récupérer. Il m'a dit à 16h. À 15h35, j'étais déjà devant son cabinet. M'apercevant, il m'a fait entrer en avance et là, j'ai retrouvé mon Imo toute petite dans une immense cage prévue pour des bergers allemands. Dès que je suis arrivé, elle est jetée dans mes bras alors qu'elle était bandée de la tête à la queue dans une sorte de chaussette dans laquelle des trous avaient été percés pour ses pattes. Ce fut difficile aussi parce qu'elle a fait un rejet des fils internes et ses plaies se sont rouvertes. Il a fallu que j'aide son organisme à cicatriser tout seul en lui passant une pommade régulièrement. Elle avait mal mais me faisait confiance. Comme toute sa vie d'ailleurs. Elle savait que je ne lui aurais jamais fait de mal.
Malgré sa petite taille, elle a été toute sa vie durant mon Terre-neuve à moi, mon Saint-Bernard personnel... maintenant elle sera à tout jamais dans mon coeur. Elle a rejoint sa fille, Noisette, que j'ai perdue en novembre dernier.
Imogène nous a en effet fait l'immense bonheur d'avoir deux portées et sept magnifiques petites nénettes. De la seconde portée, j'avais gardé Noisette, morte il y a dix mois. J'espère que vous êtes ensemble, mes deux choupettes.




Merci mon Imogène. Merci pour ta fidélité, ton amour, ton affection. Merci d'avoir été toi et là quand j'en ai eu besoin.

Tu me manqueras tellement !!!!